mardi 11 septembre 2007

Quelques éléments de reflexions issus d’une fête du libre



Préambule :

Bon alors oui c’est vrai je me suis bien amusé, j’ai rencontré des gens et y avait de la musique c’était la fête et tout et tout et tout… Bon d’accord et pour ça merci oui à tous et à toutes qui étiez là et aussi à les autres qui n’étiez pas là…

Cela dit si c’était à refaire je dirais « Non ! » ou plutôt "pas comme ça !" Je tente ici d’expliquer pourquoi en présentant ce qui limite le libre dans une rencontre.

Je donnerais donc l’impression de privilégier les aspects négatifs de cet événement au détriment de ce qui était bien alors que je suis d’accord aussi pour dire que cette fête était « réussie » , ce n’est pas de l’ingratitude… je considère simplement que les points positifs on été largement évoqués ailleurs (comme ici par exemple :

Je le fais parce que ça me tiens à coeur mais surtout pour qu’on puisse réfléchir et avancer ensemble engager le débat avec toustes celleux qui se sentent concerner par les problématiques du libre et leurs diffusions dans le monde actuel , pour interroger le bien fondé de telles rencontres, leurs portées et leurs limites… pas pour faire des leçons , ni des reproches à qui que ce soit !

C’est bien sûr complètement subjectif donc ça n’engage que moi, je ne parle pas au nom d’un groupe ni ne représente personne. Je ne détiens pas la vérité, je ne prône aucun discours, je ne me revendique d’aucune idéologie et je ne cherche à convaincre personne. J’ai juste besoin de partager des questionnements et des pratiques , de créer les possibilités de ce partage et éventuellement de forger de nouvelles complicités qui nous permettront d’aller plus loin dans les vastes étendues du libre …

Merci de la compréhension de ces quelques préalables…


Limites de l’organisation


Tout ce qui détermine une rencontre la termine.

Si je met un stand entre nous j’établis un type de rapport qui ne nous suppose pas forcément à égalité. Pareil lorsque je surélève une scène, que je parle ou chante dans un micro ,que j’utilise une certaine quantité d’électricité, que je dessine des espaces… Tout cela évidement conditionne ce que va être la rencontre.

L’équation est la suivante : Plus je détermine au préalable moins chacun-e se sentira libre d’improviser le moment venu.

Plus j’organise plus je choisi la place des autres, moins je les laisse libre de la choisir eux-mêmes.

S’il y a des mécontents il viendront s’en prendre à l’ O.R.G.A ("l’O.R.G.A c’est toi !" jeu de l’ordre et du chaos) et n’auront pas forcément à remettre en question leur propre mode de vie - surtout si celui-ci sabote par ailleurs des initiatives « libres » ("Si quelqu’un réclame le responsable c’est lui le responsable !" dicton diggers)

Le pire c’est quand tout le monde est ravi que ce soit si bien organisé, qu’on ai plus qu’a mettre les pieds sous la table et à se laisser être public du libre , bref qu’on ai plus qu’a consommer ! C’ est tellement plus simple ! Tellement plus pratique ! Parce que c’est tellement habituel de se faire donner sa place… Puisque c’est ce qu’on subit partout en famille, à l’école, au travail et dans toute les sociétés.

J’estime que le libre n’ a pas besoin de spectateur-ices,

pire : je pense que les spectateur-ices tuent le libre !

Bien sûr si on avait juger utile de rêver, on aurait put envisager d’inventer tous-tes ensemble où, quand, comment, pourquoi et avec qui se rencontrer… C’eut été certainement plus libre, mais tellement plus risqué.

Par ailleurs j’aime aussi faire le touriste, l’anonyme du public…etc c’est tout à fait reposant… mais je ne le fais toujours que par défaut et j’attends la moindre occasion d’en être libéré . Je pensais que la fête du libre en était une…

Une fête du libre ne devrait pas être organisée, elle devrait être improvisée entre tous ses participant-es et rendre sa consommation impossible. Ou au moins toutes les présences devraient pouvoir décider à égalité de comment on s’organise


Contre les évènements

« D’abord la fête c’est un moment extra-ordinaire qui permet à l’ordinaire de perdurer et ça c’est plus tenable ! »

ON conçoit un évènement qui servira de catalyseur de toutes nos frustrations : une fête, un carnaval, une émeute, un contre-sommet… etc Et par la vertu de cet « évènement » on supportera tout le reste plus ou moins confortablement en fonction de sa position social.

C’est même « l’évènement » qui justifiera toutes les misères et les souffrances engendrées par l’organisation sociale et lui permettra de perdurer coûte que coûte.

Ce qui transforme les rencontres en événements s’appelle la culture.

La culture est ce qui enterre le présent dans un cadre .

Ce qui à coups de normes, d’institutions et de rituels réduit le monde à sa représentation.

Il suffit de regarder la somme des évènements d’une année pour constater l’horreur à laquelle ON se condamne : naissances, anniversaires, mariages, promotions, enterrements, commémorations, pendaison de crémaillère, bizutage, mardi gras, dimanche et jours fériés, départ en vacances, départ à la retraite, voyages, journée de la terre, journée de la paix, journée de la femme, journée sans télé, journée sans achat , journée du refus de la misère, téléthon, fête de Noël , du premier de l’an ,de pâques, fête des mères, des pères, des grands-mères, des amoureux-ses, fête du libre ( ?) … (argh !)

Si on veut s’allier au mouvement du libre ou à un geste de libération, il faudra nécessairement se défaire de ces jeux d’apparences .

Cesser de remettre à plus tard ce qui nous a toujours manqué : suffisamment de présence et d’amour pour ne pas être ni se rendre esclave !

Je dit que mes pratiques tendent à devenir plus libres, quand je défait un peu des contraintes et des limites que je leur supposait au préalable.

Quand on commence à se défaire de quelques limites il n’ y a pas de raison de s’arrêter en si bon chemin !

Sortir de la consommation
Un certain Vaneigem à dit :

« Celui qui consomme se consume en inauthentique ; il nourrit le paraître au profit du spectacle et aux dépens de la vraie vie. Il meurt où il s’accroche parce qu’il s’accroche à des choses mortes, à des marchandises, à des rôles. Tout ce que tu possèdes te possède en retour. Tout ce qui te rend propriétaire t’adapte à la nature des choses ; te vieillit. Le temps qui s’écoule est ce qui remplit l’espace vide laissé par l’absence du moi. Si tu cours après le temps, le temps court plus vite encore : c’est la loi du consommable. Veux-tu le retenir ? Il t’essouffle et te vieillit d’autant. Il faut le prendre sur le fait, dans le présent ; mais le présent est à construire. »

On ne peut pas prétendre à la moindre remise en question du monde marchand si par ailleurs consciemment ou non on en nourrit le coeur qui est le fait de CONSOMMER sa vie ou de faire de son temps un produit exploitable.

Mais d’ailleurs qui a dit que le libre était contre le système ? Peut-être n’est-ce là que l’ultime stratégie du spectacle de récupérer dans l’oeuf les dernières formes envisageables de sa contestation ?

Le libre semble devenu en peu de temps le nouveau divertissement d’une population qui serait tentée de remettre en question ses habitudes de consommation mais sans trop toucher ni à ses habitudes ni à la consommation !

On a beau être pour « l’autonomie », « la liberté », « la rencontre » (toutes ces belles choses, toutes ces belles phrases…) on les tue plus sûrement qu’une quelconque pub en en faisant des objets de délibération, de gestion et de consommation, bref,des produits comme les autres !

Car on a beau s’être apposé le beau titre de « fête du libre » , rien ici n’ échappe au consommable , au spectacle et à sa routine écœurante (à part évidemment quelques instants de rencontres imprévisibles dont la vie a le secret …)

Si on suppose qu’une rencontre puisse être libre , on ne devrait pas la conditionner au préalable ni en déterminant des rôles qui limitent les interactions (organisateur-ices, intervenant-es, public) ni des espaces qui conditionnent les rapports (stand, bar, scène…) et personne ne devrait y venir avec des idées préconçues !

La fête du libre devrait être celle de chaque jour, de tous-tes et de partout et bien sûr on ne l’appellerait plus fête du libre mais la vie et ce serait là enfin une vraie célébration unanime !

Et je dis cela non parce que je serais un utopiste extrémiste radical égaré d’une quelconque avant-garde mais parce que ceci pourrait constituer une boussole qui indique le nord et toutes les directions possibles dans une époque où ON ne sait plus si ON doit lutter où mieux tirer son épingle du jeu.

Bien sûr on a plein de bonnes idées pour s’en sortir et c’est bien sympa de partager cette malice autour d’un verre.

Mais si ce mouvement dit du libre n’est pas prés à questionner ses propres limites (petit réseau, ghettoïsation, spécialisation, préjugés, auto-censure… ) je crains qu’il devienne un frein considérable au possibilité concrète de se libérer.



En finir avec le conformisme

Une façon qu’ ON a parfois de refuser une rencontre qui impliquerait soit de préciser sa position soit de remettre en question son point de vue sur le monde est de « ranger » l’autre dans un tiroir.



L’un de ces tiroirs les plus en vogue et les plus facile à verrouiller est celui de l’extrémisme et/ du radicalisme. J’en parle en connaissance de cause, vu que je me fait souvent traiter de la sorte. Personnellement je me vois plutôt comme un fainéant mais je déteste toutes les étiquettes y compris celle que je me colle à moi-même…

Rappelons qu’un extrême est relatif à un milieu, une moyenne et que radical est lié aux racines, évoquant surtout un degrés de détermination.

Le rejet des pratiques dites extrêmes ou radicales va de pair avec une restriction de ce qui est admissible dans les normes. Ce rejet est une nécessité du pouvoir !

Pour qu’une idée extrémiste - comme par exemple, il y a quelques siècles l’idée d’abolir l’esclavage, ou plus récemment d’accorder le droit de vote aux femmes…etc - pour que l’idée donc, puisse être d’abord entendue, puis comprise, avant d’être enfin acceptable pour venir s’inscrire dans les lois ou les constitutions des états et lui permettre de se « réaliser » à un certain niveau du réel et/ou devenir une nouvelle norme qui rende son inverse impensable il faut mener certains combats.

L’un de ces premiers combats est de faire entendre l’idée au détriment de ce qui « spontanément » tend à la réduire au silence : les lieux communs, l’habitude, le conformisme, le refus de penser…

On a vite fait de dépasser le seuil de ce qui est socialement acceptable dés lors qu’on propose une critique de ce qui fonde le social et l’acceptable…

De la même façon qu’un sport extrême est un sport qui procure plus de sensations en mettant plus la vie quotidienne en péril, une idée extrême serait une idée qui procure plus de remise en question en mettant plus les lieux communs en péril.

Je propose d’abolir les rapports marchands et les logiques de consommation et cela entre autres pour réduire ce qui permet à quiconque de contraindre ou d’asservir un autre . Je ne vois pas ce qu’il y a d’extrême la dedans…

Le fait de faire cette proposition de façon pratique en vivant pratiquement sans argent en favorisant l’échange et le don dans ces relations, en créant des zones de gratuités et des oeuvres anonymes et gratuites n’est pas une démarche extrême , elle ne met en péril que les à-prioris et les pré-jugés.

La fin de toute économie au profit du don est une évidence à venir ! Le fait que la vie est un don sera entendu tôt ou tard et d’une manière ou d’une autre, car c’est un fait !

Considérer aujourd’hui ce fait comme relevant de l’extrémisme ; traiter celleux qui vivent sans argent de radicaux et traiter d’utopistes celleux qui appellent l’abolition de toute économie ne sert à rien d’autres qu’à retarder la réalisation d’un monde un peu plus vivable !


Le consensus à tout prix


Un autre moyen d’esquiver la rencontre est de prôner le consensus à tout prix, de dénier les clivages existants.

C’est la démocratie à l’oeuvre, la grande entreprise de nivellement par le « tous ensemble ouais ! »

Si j’oeuvre à abolir les rapports de consommation dans ma vie et que l’autre en face de moi travaille à les renforcer au quotidien, alors on est peut-être pas dans le même projet en train de marcher main dans la main vers le même avenir et pour se rencontrer vraiment, il faudrait au moins qu’on en parle…

Mais si l’autre me dit : "Mais non on est d’accord dans le fond, ça c’est des querelles de chapelle, faut pas être trop radical, faut pas se diviser la dessus…etc" ou beaucoup plus subtil « Je suis à fond d’accord avec toi et c’est super ce que tu fais et malgré nos quelques différents nous avons pleins de points communs ! »moi j’ai l’impression qu’il refuse le dialogue par peur du conflit ou de la remise en question…

Alors j’y dit que le conflit ça peu être positif , ça peut nous faire avancer dans nos critiques, dans nos idées, choix et positions, faut pas en avoir peur plutôt se dire "O.K on est pas d’accord sur tout, peut-être qu’on voit pas les choses pareilles, ou au même niveau…super ! c’est l’occasion d’évoluer, allons-y ! Précisons nos positions et rencontrons-nous !"

Mais l’autre y veut pas, y dit "Mais non la rencontre doit pas se passer comme ça : on doit être d’accord et s’épauler, être solidaire et passer un bon moment ensemble et puis c’est fini…"

Alors après c’est foutu pour moi parce que tout ce que je vais dire passera pour des attaques personnelles, l’autre aura l’impression que j’ai fait rien qu’à critiquer sa manière de faire et que j’suis un sale extrémiste-radicaliste-jusqu’auboutiste de merde et arrogant avec ça et moi j’aurais l’impression que la rencontre n’a simplement pas eue lieu..

Et on sera tous les deux frustré-es ! argh ! Comment sortir de cette impasse ???????????????????????????????????


Normalisation et marginalisation

Alors qu’individuellement la presque totalité des personnes interrogées n’aurait rien contre, à priori, l’abolition des profits et de la misère chacun-es dira qu’il s’agit d’utopies irréalisables compte tenu de la situation actuelle.

Comme si la réalité n’était pas faite de ce que nous en faisons mais des contraintes que nous lui supposons.


Personne aujourd’hui ne peux plus dénier les méfaits du néoliberalisme pourtant chacun-e pense qu’on ne peut plus s’en défaire sans commettre un crime.

Chacun-e dit vouloir la fin immédiate de l’économie de marché mais que s’en donner les moyens concrets c’est être terroriste.

Chacun-e réclame la paix mondiale mais que s’acharner à la réaliser c’est être utopiste !

Un système dominant et dominateur a tout intérêt à contrôler puis à éradiquer les germes de ce qui pourrait l’abolir. Il devra, en usant de tout l’art subtil des gouvernements , laisser vivre certaines formes de pseudo-contestation sans réel danger pour donner l’impression de l’existence d’un contre-pouvoir et justifier ainsi l’éradication de ce qui pourrait constituer une véritable offensive.

Un moyen pour procéder à cette éradication est de renforcer le conformisme « inné » d’une population autour de normes comportementales, culturelles et physiques de plus en plus restreintes et contraignantes , de renforcer cette norme par la répétition à outrance de messages et d’icônes stéréotypées à travers les médias, la publicité, les informations… etc

jusqu’à ce que la réalité soit pourrie par sa représentation.

Jusqu’à ce que tout geste, voir toute pensée « a-normale » devienne insupportable.

Progressivement les corps et les attitudes sont mises à l’écart, marginalisées puis exclues ou éliminées.

C’est un des effets de ce procédé d’éradication de la différence qui donne l’impression d’être surpris quand on propose quelque chose d’aussi simple et logique que l’arrêt de nos peines par l’abolition de ce qui en est l’instrument : le système marchand, le système pénal, les lois, les états, les armées, les frontières, l’argent…

C’est ce processus qui maintien hors de la vue du commun, touts-tes celleux qui perçoivent, communiquent ou vivent selon d’autres normes (handicapées, vieilleux, follous, deviant-es, illuminé-es, extrémistes…).

C’est cette logique qui nous amène à « nous » protéger d’une femme dont l’expression de la rage avait dépasser le cadre du « normalement tolérable »*

C’est ce même procédé qui nous pousse à se tenir à distance des émotions trop fortes, des attitudes trop exubérantes, des amours trop fous !

C’est par là qu’ON se maintient dans une sorte d’hypnose tiède qui peut nous faire passer la consommation pour un acte NORMAL !

C’est ce qui nous emmène à penser : « CALME -TOI ! » dans un monde qui réclame à chaque instant : « EMPORTONS-NOUS ! »

C’est ce qui fait que finalement rien ne change et que la liberté n’existe pas !

*:je fait référence à un incident que je ne peux me résoudre à considérer comme anodin tant il me touche personnellement : Une femme était particulièrement déchaînée et exprimait presque en permanence une rage incompressible qui ne semblait jamais vouloir s’apaiser. Elle avait de grands gestes très théâtraux et menaçants (au point de piquer la vedette à Ludo-le-jongleur-fou qui à coté d’elle ne paraissait pas si fou…). Finalement plusieurs gars sont venus l’emmener jusqu’à une camionnette de pompiers ou de premiers secours, gyrophare allumé. D’aprés ce que j’ai entendu elle serait dans cet état depuis la veille et ne semblait pas prête à entendre raison. J’ai été témoin de sa démonstration de rage pendant le spectacle de Ludo. Je n’ai pas cherché à rentrer en contact avec elle parce que j’ai supposé que c’était impossible. Quand elle a été emmené je n’ai pas bougé, j’ai pensé quelquechose comme « merde ! ça devait arrivé ». Moi aussi en fait j’avais un peu peur qu’elle se fasse mal, ou qu’elle blesse quelqu’un et ça me rassurais aussi qu’elle soit mise à l’écart pour ne plus être confronté à une telle puissance d’expression de soi, à une rage que je connais intimement sans jamais pouvoir l’exprimer ainsi… Je me sentais lâche et avec horreur je contemplais chez nous toustes la complicité dans la lâcheté à laquelle notre quotidien nous astreint chaque jour. Chaque on voudrait crier et chaque jour on sourit poliment ! Avec du recul je m’en veux pour tout ça : je n’aurais pas dut supposer, ni avoir peur d’une telle force… Je n’aurais pas dut rester témoin de la situation, j’aurais dut y prendre part, peu importe comment (j’aurais peut-être dut crier moi aussi, ou faire sortir ma rage !) mais je n’ai pas bougé d’un poil , je n’ai plus le droit qu’au regret qui évidemment ne serve à rien. Chaque fois que j’assiste à un enlèvement (quelle qu’en soit la nature…) je reste les bras ballants, la bouche ouverte avec un vide dans le cerveau (« Qu’est-ce que cette situation à laquelle je devrais faire face et à laquelle je ne peux pas faire face ? ») c’est pour moi ce qui résume mon angoisse existentielle : être condamner à l’état de consommateur passif d’évènements spatio-temporels et ne plus être acteur de ma propre vie. J’ai aussi été enlevé et « placé » en H.P pour comportement hors-norme alors même que ma conduite n’était pas dangereuse ni pour moi ni pour autrui, juste « incontrôlable ». J’avais personnellement le sentiment d’explorer un niveau de réalité qui m’était jusque là inconnu, autant dire un bout de ma liberté. Depuis j’ai appris à esquiver certaines instances de contrôle et à simuler la raison pour pouvoir bénéficier d’une liberté conditionnelle. Le fait d’un tel incident dans le cadre d’une « fête du libre » n’a rien d’anodin, c’est le symptôme de la piètre idée que nous nous faisons de la liberté.

Appel à contributions
Ce serait bien que chacun-es qui voit dans le mouvement du libre autre chose qu’une nouvelle mode, autrechose qu’un nouveau divertissement pour les bobos du virtuel, autrechose qu’une occasion de faire la fête, autrechose même qu’une sous-culture…

S’exprime sur les repères et les horizons que se donne ce mouvement…

…oui ce serait bien…

… Avant qu’il ne soit récupéré par des "spécialistes du libre", des "intellos du libre", des "belle-aux-parleur-euses du libre", des "chevalier-es du libre", des "représentant-es du libre", des "organisateur-ices du libre", des "entreprises du libre" … (choisis ta case… moi j’ai trouvée la mienne…)

Bon voilà c’est une invitation maladroite à manifester plus ouvertement sa-ses positions - qui peuvent changer comme tout dans l’univers - de manière à ensemencer l’océan du libre d’une infinité de réalisations concrètes témoin de l’infinité des mondes possibles pour que nos libertés s’étendent elles aussi vers l’infini !

Libre à vous

QUE TOUT VOUS SOIT POSSIBLE !

Qui a dit libre ?



Prix libre ça peut vouloir dire que chacun-e DONNE
ce qu'il veut ou peut.

Une transaction libre inclue la gratuité,

le don avec ou sans contrepartie,

le troc avec ou sans équivalence,

l'échange matériel, immatériel ou mixte,

des relations totalement inédites...

Une transaction libre ne suppose pas de réciprocité,

ni de minimum, ni de maximum,

ni l'obligation du numéraire, ni aucune contrainte...

Sinon c'est qu'elle n'est pas libre !

Il faut en finir avec l'économie et la gestion !


La valeur d'une chose varie selon son usage,son contexte et la façon dont chacun-e l'appréhende.

Par exemple: toute vie a une valeur relative qui lui est propre, elle n'en reste pas moins offerte.

Celle-eux qui croient que la vie a un coût contribuent à renforcer l'idée que le monde puisse être une marchandise et que toute activité puisse avoir son équivalent en pétro-dollar.

En voulant statuer sur une valeur d'échange on renforce l'exclusion et l'oppression de tout système économique.

En voulant donner un prix aux choses ou au temps, on participe à tous les asservissements engendrés par l'argent et sa gestion mondialisée.

La liberté n'a pas de prix !


Libérons le libre !!!

Du Don


Le cadeau n'est pas un don

Ce n'est que son aspect symbolique

Il ne libère pas des dépendances affectives

Le don n'est pas un symbole !


La charité n'est pas un don

Ce n'est que son aspect religieux

Il ne libère pas des dépendances idéologiques

Le don n'est pas une religion !


La gratuité n'est pas un don

Ce n'est que son aspect économiques

Il ne libère pas des dépendances matérielles

Le don n'est pas une économie !


Le don c'est ce qui libère chacun-e de tous jugements de valeur.


La propriété n'existe pas !

Il n'est rien au monde que tu pourras posséder.

Rien ne t'appartiens et ne t'appartiendra jamais

ni ton corps, ni tes sentiments, ni tes pensées

tout ce que tu crois posséder

tu devras t'en défaire

de toi-même tu devras te défaire.

Tu n'emporteras rien après ta mort

quelles que soient les conceptions que tu en ai.


L'importance que tu accordes à la matière, à l'argent, aux apparences

ne vaut ni plus ni moins que tes idées, tes mots, tes actes...

C'est l'intention qu'ils révèlent qui transforme le monde

Et c'est le monde qui forge cette intention.


La première et dernière intention du monde

peut se lire comme un don:

Tout t'as été donné

Tout te donne la vie

Tout ton être est un don

La vie s'offre a elle même

A travers toi


Ni retenir, ni garder, ni bloquer

Se laisser être pleinement avec ce qui est.